26ème Journée sur l’examen psychologique de l’enfant et de l’adolescent
Bilan neuropsychologique et/ou bilan psychologique clinique ?
De la complémentarité ou de l’opposition entre neurosciences cognitives et psychanalyse
« L’ours polaire et la baleine, dit-on ne peuvent se faire la guerre, car chacun étant confiné dans son propre élément, ils ne peuvent se rencontrer. Il m’est tout aussi impossible de discuter avec les chercheurs qui, au domaine de la psychologie ou des névroses, ne reconnaissent pas les postulats de la psychanalyse… » (Freud, 1918).
Les cliniciens, en institution ou en cabinet, sont confrontés aux parcours de soins plus ou moins chaotiques de leurs petits patients et des familles : les consultations évaluatives se succèdent, du neuropsychologue au neuropédiatre, en passant parfois par le psychologue et le pédopsychiatre. Les circuits « neuro » et « psy » semblent évoluer dans des mondes parallèles sans perméabilité aucune et ne pas parler la même langue au sujet de l’enfant en difficultés.
Comme l’écrit Freud, on peut s’interroger sur les obstacles épistémologiques : les neurosciences cognitives étudient les processus mentaux (langage, attention, mémoire, représentations) et leurs dysfonctionnements, à partir du système nerveux. L’épistémologie psychanalytique est fondée sur le postulat de l’Inconscient, le système perception-conscience y tient une place conséquente ; mais c’est l’expérience clinique qui apporte consistance aux concepts et qui a permis de les enrichir, les remettre au travail, bien après Freud et ses successeurs.
Des conférences plénières, études de cas et discussions, développeront une double lecture, neurocognitive, et psychanalytique, sur deux axes : double lecture conceptuelle du WISC 5 ; double lecture clinique d’un bilan psychologique et neuropsychologique réalisés avec un enfant, ce qui implique une démarche diagnostique et compréhensive, mais aussi thérapeutique.Le « cognitus » qui signifie connaissance, nécessite-t-il un bilinguisme épistémologique, ou peut-on s’inscrire dans une perspective complémentariste qui invite les neurocognitivistes à éclairer autrement la psychologie et la psychopathologie cliniques, et amène les psychologues cliniciens à partager leur expérience du vivant ?

