24ème Journée sur l’examen psychologique de l’enfant et de l’adolescent
Y-a-t-il encore place pour une approche clinique des troubles des apprentissages aujourd’hui ?
Les troubles des apprentissages, objet de longue date de la pédopsychiatrie et de la psychologie scolaire, font maintenant selon le DSM 5 partie des troubles dits neuro-développementaux sous la rubrique des troubles spécifiques des apprentissages. Il est clairement précisé que ces « difficultés d’apprentissages (les classiques DYS) ne sont pas mieux expliquées par un handicap intellectuel, des troubles (sensoriels) non corrigés, d’autres troubles neurologiques ou mentaux, une adversité psychosociale, un manque de maîtrise de la langue (…) ou un enseignement pédagogique inadéquat ».
Dans la pratique courante, appuyée par des directives ou les recommandations de bonne pratique relatives aux parcours de soins et l’engouement contemporain pour les TND, l’apparente simplicité du DSM est mise à mal. Les Troubles ou difficultés d’apprentissages non spécifiques (relevant d’une pathologie, de problèmes psychosociaux ou de malmenages pédagogiques) sont devenus des Troubles spécifiques relevant très tôt de filières spécialisées écartant de principe l’analyse psychopathologique issue d’un bilan pédopsychiatrique et/ou d’un bilan psychologique, et ce au prix d’une fréquente impasse dans les prises en charge, justifiée par l’innéité et la non modifiabilité des dits troubles : « dys un jour, dys toujours ».
Pourtant deux questions se posent : où est le curseur entre troubles spécifiques et non spécifiques ? Plutôt que d’un rapport hiérarchisé et causal linéaire entre troubles cognitifs et troubles psychopathologiques, ne s’agit-il pas des deux facettes de la même pièce, des deux aspects indissociables du même sujet élève ou collégien en mal d’apprendre ? Dans un contexte socio-culturel et économique où chaque problème doit trouver une solution technique, rapide et efficace ?
Le bilan psychologique approfondi permet de restituer à cet enfant ou adolescent « troublé » les multiples facettes de son équipement et de son fonctionnement mental ouvrant vers des modalités de prise en charge complémentaires.